Alfred de Musset - Szonett Madame ***-hez

Ifjú angyal, pillantásod s hangod édes,
leülni melléd sodort most egy röpke perc,
mint az enyhülő vihar, madárként repdes,
boldogságom illan, s estig tart csak a mersz.

Rám talál-e a vigasz, a szenvedélyes?
Fény után, bú, a horizonton ott heversz.
De ne véld, hogy életem gondtalan s fényes ;
de láttalak, s örültem, erre mit felelsz?

Még álmomban sem merlek téged szeretni!
Oly mély, ahonnan nézek rád, én, a senki!
Oly fentről veted rám szemed pillantását!

Menj, légy boldog, és feledj el gyorsan engem,
mint szárnyaló kerub a levitát csendben,
ki látta már suhanni őt az égen át!


Alfred de Musset - Sonnet : A Madame ***


Jeune ange aux doux regards, à la douce parole,
Un instant près de vous je suis venu m'asseoir,
Et, l'orage apaisé, comme l'oiseau s'envole,
Mon bonheur s'en alla, n'ayant duré qu'un soir.

Et puis, qui voulez-vous après qui me console ?
L'éclair laisse, en fuyant, l'horizon triste et noir.
Ne jugez pas ma vie insouciante et folle ;
Car, si l'étais joyeux, qui ne l'est à vous voir ?

Hélas ! je n'oserais vous aimer, même en rêve !
C'est de si bas vers vous que mon regard se lève !
C'est de si haut sur moi que s'inclinent vos yeux !

Allez, soyez heureuse ; oubliez-moi bien vite,
Comme le chérubin oublia le lévite
Qui l'avait vu passer et traverser les cieux !